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COMMERCES & ARTISANS

Le patrimoine de la commune

Murat possède de nombreux monuments et éléments de patrimoine remarquables et

compte 11 sites inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques sur son territoire.

La ville a été bâtie au pied du rocher de Bonnevie et de ses orgues basaltiques. C’est pourquoi les principaux matériaux de construction, notamment utilisés pour les maisons médiévales et renaissance du centre historique, sont de nature volcanique : le basalte, le trachyte et la phonolite. Le basalte (orgue) est une pierre gris-foncé, très dure que l’on utilise brute à la différence du trachyte, gris-clair, résistante mais plus facile à tailler. La phonolithe servait à la réalisation des toitures en lauzes, exploitée depuis le Moyen-Âge, elle a la particularité de « sonner quand on la frappe », d’où son nom.


Une mise en récit du patrimoine a eu lieu en 2010 avec la création et la mise en place de panneaux indicatifs devant les monuments incontournables muratais.

Halle 

La Halle est un bel exemple des constructions à charpente métallique. Achevée en 1891, elle fut restaurée en 1988. Sous Napoléon III, on a vu naître ce type de halles, dites « Baltard », car de nouvelles technologies permettaient la production en masse du fer, augmentant ainsi la portée des charpentes.

Dans ces halles où tout espace était compté, une colonne en fonte remplaçait un mur, on gagnait ainsi en emplacement pour le commerce et, élément majeur, le fer était gage de résistance au feu. Autre avantage, il permettait, comme on le constate ici, de créer de superbes baies vitrées inconnues à cette époque. Au rez-de-chaussée, se trouvaient les « docks à fromages ».

Le Tribunal (ISMH en 1991)

L’ancien couvent des religieuses dominicaines de Sainte Catherine de Sienne, reconstruit de 1771 à 1780 après un incendie, a été transformé en tribunal suite à la nationalisation des biens religieux au moment de la Révolution française.
Assurant la fonction de tribunal jusqu’en 2008, le bâtiment accueille aujourd’hui la Maison des Services, les services administratifs de Hautes Terres Communauté et un espace de travail partagé, à deux pas d’un Fablab (laboratoire de fabrication numérique).

La Maison Consulaire (ISMH en 1927)

En 1263, Pierre IV de Murat autorise les Muratais à élire, pour s’administrer, 3 consuls. Cette disposition va rester en vigueur jusqu’au XVIIIème siècle.
On nomme cette petite habitation du XVème siècle « Maison consulaire » en raison de ses habitants. En effet, elle a été longtemps occupée par la famille Chabanon qui a donné 7 consuls à la ville de Murat. Ce fut une famille respectée et l’un de ses habitants a même fait graver les portraits de sa famille en façade de la maison.
Ces médaillons bûchés en 1791 car « considérés comme une marque de vanité contraire à la liberté et à l’égalité des Droits » ont été retrouvés, restaurés et réintégrés à la façade il y a quelques années.
On remarque les fenêtres et la porte d’entrée qui possèdent de magnifiques linteaux en accolade ainsi qu’une large baie en anse de panier qui témoigne probablement d’un passé commercial.

La Maison Teillard

Immeuble (hôtel particulier) de style gothique datant probablement du XV ou XVIème siècle. Tour d’escalier en saillie avec encadrement de la porte principale en accolade (XVème siècle). Composée de 2 vantaux inégaux cloutés, elle est surmontée d’un macaron martelé. Ce type d’enseigne, rond ou ovale, était souvent indicateur d’une étude de notaire ou d’huissier. On remarque également sur la façade des baies chanfreinées. Cette demeure appartenait à la famille Teillard, qui a joué un rôle important sur le plan administratif, juridique, économique et politique pendant plusieurs siècles. Marguerite Teillard-Chambon (1880-1959) agrégée de lettres, écrivain, directrice de l’Institut Notre-Dame des Champs à Paris, fut membre du comité pour le droit de vote des femmes et reçut des prix littéraires prestigieux.

Jacquemart

En 1938, Charles Gaudron (chirurgien-dentiste passionné d’horlogerie) a fait réaliser ce jacquemart pour immortaliser ses enfants, en costume traditionnel auvergnat, dansant la Bourrée.
Les quatre personnages en bois peint tournent sur un socle de bois, au dessus d’eux on retrouve l’horloge puis les cloches. Le jacquemart a ici la forme d’une tourelle d’angle, sur son toit un coq sonne les 12 coups de midi.

Maison Hurgon (ISMH en 2007)

Hôtel particulier du XVIème style renaissance, dit « Maison Hurgon » ou « Maison Rodier », situé sur l’ancienne place Royale (aujourd’hui place Marchande). On remarque son bel appareillage de trachytes taillés.
En façade, on peut admirer 3 bandeaux moulurés, une échauguette en encorbellement, une autre en légère saillie dans l’angle, des fenêtres à meneaux ainsi que des pilastres avec petits chapiteaux de style toscan ou dorique. En pignon, on aperçoit deux portes à frontons triangulaires avec tympans frappés d’écussons, et des modillons à double volute.

Maison des médecins du Roi

Hôtel particulier acquis par la famille de Traverse au XVème siècle, le bâtiment évolue vers une architecture de style Renaissance. Il est situé à l’angle de la rue Lavergne et de la rue d’Armagnac, dans les quartiers les plus anciens de la ville.
Guillaume de Traverse, conseiller et médecin du roi Charles VII fut anobli en 1459. Son fils, Jean de Traverse, également médecin, fut aussi celui du roi Louis XI.
Au rez-de-chaussée, on peut admirer une échoppe de commerçant avec son étal caractéristique. Au-dessus, une fenêtre à meneaux agrémentée de têtes anthropomorphes et encadrée de pinacles fait face à la rue de Lavergne. Sur la façade gauche, au pied de la tour d’escalier, se trouve une porte d’entrée à double linteau.

Maison dite "du Bailliage" (ISMH en 1985)

Au XVIème siècle, le bailliage était le lieu où se rendait la justice au nom du Roi. C’est donc ici que résidait le lieutenant-bailli des « montagnes d’Auvergne ». Parmi ses pouvoirs, il avait celui de juger en première instance les affaires criminelles.
L‘édifice présente quatre niveaux. Chaque étage est souligné par une corniche en forte saillie. Les fenêtres ont des encadrements moulurés et les montants sont finement ciselés. Une belle porte moulurée avec motif central martelé donne dans la rue adjacente appelée rue de l’Argenterie qui était l’ancien quartier des orfèvres, spécialisés dans la taille de l’améthyste.

La collégiale Notre-Dame-des-Oliviers

La plus ancienne église de Murat (IXème siècle), aujourd’hui disparue, était l’église Saint-Martin, donnée en 1074 au prieuré de Bredons dépendant de Moissac et de Cluny ce qui entraîne une rébellion ouverte des Muratais soutenue par l’évêque de Saint-Flour.

En 1350, Dieudonné de Canilhas, évêque de Saint-Flour fonde une congrégation de prêtres et obtient l’autorisation de bâtir une église (collégiale actuelle) en 1380. Ravagée par un incendie dû à la foudre en 1493, elle fut reconstruite et agrandie par des chapelles, de nouveau consacrée sur ordre d’Anne de France, fille de Louis XI, épouse du Duc Pierre de Bourbon et vicomtesse de Murat. En 1732, la paroisse obtient enfin son indépendance après plus de 700 ans de soumission à Bredons.

A la Révolution, l’église Saint-Martin est vendue comme bien National et la collégiale, en partie épargnée, devient un temps Temple de la Raison.

En 1926, une partie de l’actuelle place Gandilhon Gens d’Armes a été dégagée, une échauguette appartenant à une des maisons démolies a été replacée à gauche du portail sud de l’église. La collégiale de Murat possède, chose étrange dans cette région, un clocher à bulbe datant de 1842. 

Après la réfection de son clocher en 2011 la totalité de la toiture (nef, chapelles annexes et terrasse) a été entièrement restaurée au cours d’un programme de travaux qui s’est échelonné entre 2016 et 2019.